Dans les montagnes de Gonder

Dans les montagnes de Gonder

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Direction de bonne heure à la station de bus de Bahir Dar pour dégoter un minibus à destination de Gonder. Ca va être assez folklorique, et il me faudra un certain temps pour comprendre que c'est pour tout le monde pareil. Alors le tarif entre Bahir Dar et Gonder en minibus est de 68 birr. Prix rarement proposé aux touristes comme aux locaux. Pour ma part, ce sera 90 birr le trajet, comme pour les autres passagers du minibus, sous prétexte que nous sommes dans un véhicule de niveau 1, bien plus rapide que le niveau 3. Toujours est-il qu'il m'aura fallu attendre 1 h 30 et changer de minibus à trois reprises, car les deux précédents ne pouvaient pas partir à plein. 

 

Sur la route, mes voisins chiquent le khat et ont une sale manière de toujours fermer les fenêtres, même quand il fait beau. Habitude que je retrouverai tout au long du voyage. Sur le trajet, les paysages sont très variés : de grandes étendues bien vertes dont profitent les animaux, des montagnes, des cultures en terrasse... et tous ces gens qui marchent au bord de la route, certains attendant désespérément un transport. Transport qu'en général ils n'auront pas faute de moyens. En route, on doublera aussi un long convoi des Nations Unies. Renseignement pris, il se dirigeait vers le sud Soudan.

 

J'arrive à Gonder après 3 h 30 de route. La ville est relativement petite et je m'y repère facilement, désespérant les guides locaux qui attendent leur commission. Le premier hôtel de mon choix, le Queen Taitu, affiche complet, alors je me contente d'un de ses voisins, le Terara, avec une chambre immense avec 4 fauteuils, un grand lit, une baignoire (qui a bien vécu)... pour 112 birr. Plus tard, je me rendrai compte que je n'étais pas seul, puisque les puces m'accompagneront tout séjour (trois semaines plus tard, j'en garde encore des traces aux jambes).

 

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Je fais un petit tour en ville qui ne ressemble pas vraiment à l'Afrique, telle que je l'entends. Les rues sont en pente, il y a les pavés, cette forteresse en plein coeur de la ville, l'air frais des montagnes... Pour peu, on se croirait en Equateur ou au Népal, en faisant abstraction évidemment des habitants.

 

J'en profite aussi pour me renseigner sur les treks dans les montagnes du Siemen. En solo, les tarifs explosent et il est fortement conseillé de constituer un groupe avec d'autres touristes. Je m'y prends hélas un peu tard. Dans la soirée, je pénètre au hasard dans un restaurant local archi-bondé et dont l'enseigne est en Amharic. Je tente une des spécialités du pays, pour changer de la traditionnelle injera, des spaghettis avec de la viande (23 birr). 

 

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Le lendemain, je me lève tôt et vais assister à une cérémonie religieuse dans l'église toute proche de mon hôtel. Les femmes vêtues de blanc s'y sont pressées en nombre. J'y reste un bon moment à essayer de comprendre quelles sont les coutumes. J'avoue que j'ai eu un peu de mal, mais en tout cas, il y avait une sacrée ferveur pour cet office religieux. 

 

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Après un petit déjeuner au Delicious Pastry, où les tarifs appliqués sont un peu à la tête du client, je m'apprête à vivre une journée placée sous le signe de la culture. A commencer par la visite de la forteresse (100 birr l'entrée incluant les bains qui se trouvent à l'entrée de la ville). Je vais passer un peu plus d'une heure à faire le tour des fortifications encore en bon état, à poser pour des photos avec des Ethiopiennes en balade ou à être surpris par d'énormes lézards bleus sur les ruines. Ces derniers n'étant pas opposés non plus à une petite photo.

 

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Je pars ensuite en direction du marché et traverse le quartier musulman avec ses maisons peintes en bleu ou en vert, ses habitants dehors à trier du bois, à faire la cuisine ou à surveiller les animaux. Un quartier très animé dans lequel je croise de nombreuses calèches et des ânes chargés de marchandises. Preuve que le marché est tout proche et c'est d'ailleurs jour de grande affluence (samedi).

 

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Un marché qui n'a rien à voir avec celui de Bahir Dar, avec des tenues différentes. L'altitude y est sûrement pour quelque chose. Je suis toujours aussi surpris par ces vendeuses qui n'ont que quelques gouses d'ail ou une cinq-six patates à proposer aux clients. Je ne me lasse jamais d'arpenter les allées d'un marché et encore une fois, je ne verrai pas le temps passer.

 

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Quelques arrêts thé dont un que je ne paierai que 1,5 birr. A croire que tous ceux que j'ai payés avant m'étaient surfacturés ! Je prends la route de l'église Selassié dans les hauteurs de la ville et facilement accessible (50 birr l'entrée). On m'ouvre les portes de cette belle église dans laquelle se trouvent d'anciennes peintures encore très bien conservées. Pour les amateurs du genre, c'est à ne pas manquer.

 

Je traverse ensuite toute la ville, pour repartir à l'opposé et rejoindre les bains Fassil's. Je suis suivi par des enfants : certains veulent un ballon, d'autres des cahiers ou des stylos. Difficile de contenter tout le monde, surtout que dans la rue, les mendiants sont omniprésents.

 

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Finalement, je prends un tuk tuk (Eh oui, ces véhicules viennent d'Inde) pour rejoindre les bains qui entourent une très belle demeure avec des balcons. Un endroit très romantique, à conseiller pour les amoureux en voyage... Je repars à pied vers le centre de la ville et vais me renseigner à l'office de tourisme pour savoir comment aller à Kosoye, village tout proche et à la frontière des montagnes du Siemen, par mes propres moyens. On me le déconseille, prétextant que si je peux y aller en bus, le retour sera nettement plus compliqué, voire impossible. A mon hôtel, la jeune femme à l'accueil me dit l'inverse. Le mieux, c'est que je tente l'expérience demain.

 

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Après une nuit à avoir été piqué par les puces, je me réveille vers 5 heures pour être le plus tôt possible à la gare routière. J'y arrive vers 6 heures après avoir pris un thé et un morceau de pain dans la rue. Car à cette heure très matinale, tous les commerces sont encore fermés. 

 

On m'amène jusqu'au bus pour Kosoye (19 birr). Il partira vers 7 h 20 après une courte attente à respirer les gaz d'échappement des autres bus à l'arrêt. La route d'Axoum qui mène à Kosoye est en travaux et parfois à la limite du praticable. Le bus mettra plus d'une heure à parcourir les 32 km.

 

Je descends du bus et arrive dans un village à moitié endormi. Des gens attendent au bord de la route et ont l'air bien surpris de me voir déambuler dans leur village. Personne n'ose m'approcher et je traverse la commune dans un sens, puis reviens sur mes pas. Ouf, un jeune vient vers moi et m'adresse la parole en me demandant ce que je cherche ici. Je lui signifie juste que je voir les montagnes et les singes géladas. Il se propose pour être mon guide (50 birr) et au final, cinq jeunes m'accompagneront.

 

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Et nous voilà partis dans les montagnes où les grandes étendues de fleurs jaunes ou bleues se succèdent. Plus on avance, plus les montagnes se font grandioses et plus le vent froid se fait ressentir sur le visage. J'essaie de suivre le rythme éthiopien à travers les grimpettes et les gros cailloux. Je suis parfois obligé de simuler des pauses photos pour reprendre mon souffle.

 

Le vent se fait de plus en plus violent et j'ai parfois l'appréhension de l'altitude, surtout quand je regarde en contrebas. Il faut dire aussi que les chemins étroits au bord du précipice sont de temps à autre glissants. De loin, on entend les cris des fameux singes géladas, qui ne vivent que dans cette région du monde. Mon guide me prévient que je n'en verrai pas énormément car ils sont davantage visible dans l'après-midi lorsqu'ils viennent se nourrir.

 

J'en verrai quelques-uns quand même, à distance plus ou moins respectable. Mais j'ai quand même regretté de ne pas avoir un zoom en conséquence. Je parviendrai quand même à distinguer ce qui fait leur particularité : cette peau rouge sur le thorax et qui forme un coeur. Je passe mon temps à les photographier et je me dis qu'un trek dans les montagnes du Siemen doit être un grand moment. Il paraît que des singes comme ceux-là, on en voit bien plus et de plus près. Quant aux montagnes, je n'ai eu qu'un bref aperçu. Mais bon, il faut faire des choix dans un voyage.

 

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On retourne au village, toujours au pas de course. Mes guides du jour m'emmènent dans la seule échoppe du village où je leur offre un thé... en attendant un bus. Des bus qui se font plutôt rares pour rejoindre Gonder et j'ai la chance quelques instants plus tard qu'un 4X4 avec à son bord des touristes locaux s'arrête dans le village. Bon plan : je rentre dans un véhicule de luxe (par rapport au bus...) et gratos.

 

De retour à Gonder, je vais me remettre de cette escapade en me posant quelques instants dans une échoppe installée dans un jardin. Après un bon thé, je me rends au restaurant Mimi Fogera. Il n'y a pas de menu, le cadre est très sympa et toutes les tables sont quasiment prises par les locaux. Pour ne pas changer, j'ai le droit à l'injera avec de bons morceaux de boeuf bien pimentés. Une excellente adresse à retenir. Demain, il me faudra penser à une nouvelle destination Axoum.

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